Poème de Jean Gennaro

Si vous allez le dimanche à Conflans

danser le tango sur l’Uranus, la péniche à Luna

vous les verrez enlacés cœur à cœur

évoluant avec grâce et lenteur…

Quand Simone et Jeannot dansent le tango

y a plus rien qui existe

y a qu’eux deux sur la piste

ils se tiennent par les yeux

sans un mot, d’un air triste ils se font du tango.

…et la semaine s’oublie dans les bras de samedi

et les peines s’enfuient sur la pointe des larmes

ils se retrouvent au dancing pour tourner toute la nuit

et donner du charme à leur vie.

Quand Simone et Jeannot dansent le tango

le monde peut s’écrouler

ils éteignent le son

pour se laisser bercer

par le bandonéon

Ils se connaissent par cœur

ces enfants de la sueur que l’aube désunit

…et la semaine s’oublie dans les bras de dimanche

et les peines se noient dans la houle des hanches

ils se voient au dancing pour s’offrir de belles nuits

et donner de l’allure à leur vie

Quand Simone et Jeannot quittent le tango

c’est toujours les yeux cernés d’étoiles

et les chaussures à la main.

« A jeudi au thé dansant ? »

Ils ont ça dans le sang.

Quand Simone quitte Jeannot

c’est toujours le tango qui la ramène

au petit jour à son studio

qui donne sur la Seine.

Extrait de « Pénichienne de Vie », Editions du Valhermeil

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  1. chti72190

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