Plus l’amour est nu, moins il a froid

Plus l’amour est nu, moins il a froid.

Ce proverbe est littéralement traduit de ce vers latin :

Qno nudiis magis est, hoc minus alget amor.

Il doit s’interpréter honnêtement dans le même sens que le mot d’Hésiode : « la pauvreté est la mère de l’amour, c’est-à-dire que les pauvres ressentent cette passion avec plus de vivacité que les riches. Ceux-ci peuvent y apporter plus de délicatesses et de raffinements, mais non autant de vives et franches ardeurs. Toutes les fleurs artificielles dont ils parent la couche de l’amour ne valent pas cette floraison naturelle qui semble éclore sur le grabat des indigents de la sève même de leur cœur. — On connait ces vers de Déranger, qui forment un tableau si gracieux :

Quel dieu se plaît et s’agite
Sur ce grabat qui fleurit ?
C’est l’Amour qui rend visite
A la Pauvreté qui rit.

Alfred de Musset a dit avec une simplicité charmante au début de son joli conte intitulé Simone :

Les gens d’esprit et les heureux
Ne sont jamais bien amoureux :

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Tout ce beau monde a trop à faire.
Les pauvres en tout valent mieux;
Jésus leur a promis les cieux,
L’amour leur appartient sur terre.

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