NOTRE TANIERE
Entre les multiples tâches et notre
fatigue, nous introduisons la cérémonie
amoureuse.
Portes et fenêtres verrouillées, il
n’y a plus que notre silence.
Le désir irradie l’instant. Cristal il
s’insinue dans les fissures de l’heure.
Le feu jaillit métamorphosant la chambre.
Coupés de l’extérieur nous habillons nos
corps pour la nudité.
Les flammes nous prennent dans leurs
bras. Nos souffles s’harmonisent avec le
Requiem de Fauré.
Nous nous lavons de caresses. Elle déplie
ma chair. J’ouvre la sienne.
Une respiration marine nous soulève et
nous dépose, lustrés de nos salives, sous
les embruns d’étincelles.
Dans cette tanière, sous les lueurs, la
faille insérée dans le temps s’agrandit.
Paris n’est qu’un imperceptible point
dans l’espace.
Gabriel Cousin