Lettera Amorosa
Est-ce que je pense à l’éternel
quand nous nous serrons nue à nu ?
-Non, j’évoque l’herbe
ou le bonheur d’un animal de grande taille
(un éléphant, peut-être)
dans une étendue d’eau à sa mesure
mais ce n’est pas en mots, c’est dans tout mon corps
profusément
et quelquefois, te regardant dormir, encore nu,
mon être d’amour fait place
toujours sans mots
à l’anxiété de qui attend
la fuite la bombe le bourreau
dans ce monde où rares sont les grands lits calmes.
Marie-Claire Bancquart