Les femmes sont toutes fausses comme des jetons.
Les femmes veulent plaire à tout le monde, et, pour y parvenir, elles sont obligées de jouer tant de personnages divers, qu’il est bien difficile qu’en s’essayant à un pareil manége elles ne deviennent pas plus ou moins fausses. C’est, sans doute, sur cette observation d’expérience qu’a été fondé le proverbe, qui est parfaitement vrai, des femmes coquettes, et qui ne l’est pas également des autres femmes. J’en connais plusieurs qui méritent une honorable exception, et j’aime à croire qu’elles ne sont pas les seules. Je n’oserais pourtant les compter par douzaines, et je suis forcé de convenir, pour me conformer à l’opinion la plus circonspecte, que les femmes, en général, ont, à des degrés différents, une certaine dose de dissimulation et de mauvaise foi qu’elles cachent sous de belles apparences de franchise et de sincérité, de même que les jetons ne laissent pas voir le mauvais alliage dont ils sont ordinairement composés sous la brillante dorure qui en décore les surfaces.