L’amour des parents descend et ne remonte pas

L’amour des parents descend et ne remonte pas.

Helvétius a dit : « L’homme hait la dépendance. De là peut-être sa haine pour ses père et mère et le proverbe fondé sur une observation commune et constante : L’amour des parents descend et ne remonte pas. » Il a pris le proverbe dans un sens affreusement exagéré. Le véritable sens est que l’amour des père et mère pour les enfants surpasse celui des enfants pour les père et mère. La nature, veillant à la conservation des espèces, a voulu donner la plus grande énergie au sentiment paternel et maternel, afin d’enchaîner les parents à tous les soins nécessaires pour protéger la frêle existence des enfants; et nous voyons qu’elle a agi ainsi dans tous les animaux comme dans l’homme. Elle n’a pas développé de même, il est vrai, le sentiment filial; mais de celte disproportion qu’elle a laissée dans l’amour il y a bien loin jusqu’à la haine. L’une est dans la nature et l’autre est dénaturée, dit la Harpe, en réfutant l’opinion d ‘Helvétius dans une de ses belles pages dont je viens de reproduire les traits principaux, et qui se termine par ces paroles remarquables : « Le plus funeste effet de ces calomnieux paradoxes, c’est qu’en les lisant l’ingrat et le fils dénaturé pourront se dire qu’ils sont comme les autres hommes. Méritent-ils le nom de philosophes, ceux qui n’ont écrit que pour la justification des monstres? »

Les Arabes disent : Le cœur d’un père est dans son fils, le cœur d’un fils est dans la pierre.

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