L’amour est un commerce si agréable qu’on a bien fait de lui donner le plus de durée que l’on a pu : Que serait-ce si l’on était reçu dès que l’on s’offrirait ? Que deviendraient tous ces soins qu’on prend pour plaire, toutes ces inquiétudes que l’on sent, quand on se reproche de n’avoir pas assez plu ? Tous ces empressements avec lesquels on cherche un moment heureux, tout cet agréable mélange de plaisirs et de peines, qu’on appelle amour, tout cela serait bien insipide, si l’on ne faisait que s’entr’aimer.
Fontenelle.