Les femmes ont un sentiment de coquetterie qui ne désempare jamais leur âme; il est violent dans les occasions d’éclat, quelquefois tranquille dans les indifférentes; mais toujours présent, toujours sur le qui-vive : c’est en un mot le mouvement perpétuel de leur âme, c’est le feu sacré qui ne s’éteint jamais; de sorte qu’une femme veut toujours plaire sans le vouloir par une réflexion expresse. La nature a mis ce sentiment chez elles à l’abri de la réflexion et de l’oubli : une femme qui n’est pas coquette, c’est une femme qui a cessé d’être.
Marivaux.