Baiser le verrou.
S’est dit pour rendre hommage, par allusion à un usage féodal qui voulait que le vassal se prèsenta chez son seigneur pour lui rendre hommage, et, en son absence, baisât la serrure ou le verrou de la porte du manoir seigneurial.Les amoureux transis ne manquaient jamais de baiser la serrure ou le verrou de la porte devant laquelle ils allaient chaque jour soupirer leur martyre.
1 Le mot serviteur était autrefois synonyme d’amant
Les amants, à Rome, se conduisaient aussi de cette manière, comme nous l’apprend Lucrèce, vers la fin du livre IV de son poëme.
« Cependant, l’amant en larmes, à qui l’accès est interdit, orne sa porte de fleurs et de guirlandes, répand des parfums sur les poteaux dédaigneux et imprime sur le seuil de tristes baisers. »
Cela se faisait de même en signe d’adieu, lorsqu’on s’éloignait avec regret d’un lieu chéri.
Rutilius, exprimant la douleur qu’il ressentait de partir de Rome, a dit :
Crebra relinquendis infigimus oscula partis.
.Nous imprimons de fréquents baisers aux portes qu’il faut quitter. »