Vieux amis, vieux écus

Vieux amis, vieux écus.

Dicton né au commencement du quatorzième siècle, sous le règne de Philippe le Bel, surnommé le faux monnayeur, parce qu’il avait fait subir aux monnaies une altération telle, que la valeur intrinsèque de chaque écu n’était plus que le tiers de celle qu’il avait eue sous les règnes précédents. Cette altération et l’ordonnance par laquelle il enjoignait aux particuliers de porter à l’atelier monétaire le tiers de leur vaisselle, dont ils recevraient le prix en espèces nouvelles, sous peine de confiscation, irritèrent si fortement les esprits, qu’une révolte générale aurait éclaté, si le clergé n’eût pris le soin de la conjurer, en offrant au roi les deux tiers de ses revenus, afin que les monnaies fussent remises au même titre que du temps de saint Louis. Cependant, malgré la promesse royale achetée par la générosité de l’Église de France, le dicton ne cessa pas d’être entièrement vrai pendant un assez grand nombre d’années; mais il ne l’est plus que dans sa première partie, depuis que les gouvernements ont compris l’extrême importance de laisser au numéraire la valeur réelle qu’il doit avoir… Les vieux écus aujourd’hui ne sont pas meilleurs que les neufs. Quant aux vieux amis, ils n’ont pas seulement gardé tout leur prix, ils l’ont augmenté en raison de leur excessive rareté.

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