Une femme est comme votre ombre; suivez-la, elle fuit; fuyez-la, elle suit

Une femme est comme votre ombre; suivez-la, elle fuit; fuyez-la, elle suit.

Cette comparaison proverbiale a été attribuée à Chamfort, parce qu’elle se trouve dans le recueil des pensées de cet ingénieux écrivain. Mais elle existait longtemps avant lui, non-seulement chez nous, mais chez d’autres peuples. Le poète arabe Zehir, qui, sans nul doute, ne l’a pas plus inventée que l’auteur français, en a fait l’application à la femme coquette, à qui elle convient mieux qu’à toute autre femme; car c’est un vrai manège de coquetterie dont l’image y frappe, en quelque sorte, la vue non moins que l’esprit. « La coquette, dit-il, ressemble à l’ombre qui marche avec vous : si vous courez après, elle vous fuit; si vous la fuyez, elle vous suit. »

La même idée a été plusieurs fois exprimée en assimilant la femme à tel ou tel objet qu’on a jugé propre à la représenter. Voici une de ces similitudes qu’il me souvient d’avoir trouvée dans une pièce du théâtre italien de Gherardi :

A des soldats poltrons je compare les belles :
On les fait fuir en courant après elles,
On les attire en les fuyant.

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