Dites une fois à une femme qu’elle est jolie, le diable le lui répétera dix fois par jour.
Parce que le diable sait que, pour se rendre maître de l’esprit des femmes, il n’y a pas de meilleur moyen que de chatouiller leur vanité. Comme elle est en quelque sorte le premier de leurs sentiments, comme elle se mêle à tous ceux qu’elles éprouvent, elle ne manque guère, aussitôt qu’elle est mise en jeu par la louange habilement maniée, de les entraîner dans les piéges où le grand séducteur les attend. Les filles d’Eve ne résistent pas mieux que leur mère aux illusions décevantes de la flatterie, et, si l’on consultait la liste infinie des victimes de la séduction, on verrait que presque toutes ont été perdues par la flatterie, plus encore que par l’amour.